L’étude documentaire est une technique d’illustration souvent enseignée en tout début de cursus en arts appliqués. Elle vous permet de réaliser des visuels réalistes sur de petits sujets avec un effet bluffant. Envie de vous lancer ? Suivez le guide !
Préparer son matériel de peinture

Un bon matériel est essentiel pour réussir votre étude documentaire ! Voici ce dont vous allez avoir besoin dans ce tutoriel :
- 7 tubes de gouache (blanc opaque, ombre brûlée, ocre jaune, bleu de cobalt, et 3 couleurs primaires : jaune, bleu et vermillon). Surtout, évitez les marques de gouache pour enfants ! Préférez une qualité « extra fine », que vous trouverez en magasin de fournitures d’art comme le Géant des Beaux-Arts (Plakaatverf, Linel, Winsor & Newton sont de très bons choix).
- Un crayon à papier HB ou F
- Une gomme (blanche ou « mie de pain »)
- Deux feuilles blanches (ou plus) de Canson ou Bristol, minimum 200 g /m² format A4. Le Bristol étant lisse, il vous permettra plus de détails que le Canson, mais attention : les erreurs s’y voient aussi plus !
- Trois pinceaux taille 0, 2 et 8 (j’utilise des pinceaux synthétiques « Similhair Petit-Gris Canada » de Léonard)
- Un torchon, vieux drap ou une serviette en tissu
Tout aussi important, le choix de votre modèle. Si vous débutez, je vous conseille un sujet simple comme un fruit ou un objet avec peu de détails comme une canette de soda. Vous avez deux choix :
- Utiliser un vrai modèle. A préférer si vous avez une aisance en dessin. Vous ne pouvez avoir meilleure définition que le réel ! La difficulté sera de reproduire votre modèle à l’échelle 1 et de gérer la variation des ombres au fil des heures.
- Utiliser une photographie. Si le dessin vous pose problème, vous pourrez la décalquer. Choisissez une image en haute définiton que vous imprimerez sur feuille A4. Attention, si c’est votre première étude documentaire, ne choisissez pas un sujet avec des couleurs trop foncées (ex. arrière-plan noir) car il sera long de « monter » les couleurs.
Vous avez tout ce qu’il vous faut ? Commençons !
Commencer le dessin de l'étude documentaire

Installez-vous confortablement, bien à plat. Préparez une feuille pour le dessin et une seconde, identique, pour le mélange des couleurs. Prenez un récipient pour l’eau et votre torchon. Selon votre modèle :
- Photographie : posez-la devant vous, au-dessus de votre feuille de dessin pour que votre angle soit juste et que votre regard fasse un minimum d’allers-retours entre les deux (vos yeux perdront moins de mémoire des détails en cours de route !)
- Modèle réel : également devant vous, prenez une troisième feuille et placez votre modèle dessus pour obtenir des ombres et des reflets neutres et éliminer les détails parasites de la surface sur laquelle vous travaillez.
Prenez votre crayon (HB ou plus sec, F ou 2H) et débutez votre dessin. Votre trait doit être très léger (comme sur l’image ci-dessus) pour éviter de marquer la feuille de sillons et être recouvert ensuite par les couches de peinture. Si vos tracés sont trop prononcés, gommez délicatement avec une gomme classique ou passez un coup de gomme mie-de-pain (très efficace pour retirer le surplus sans risquer d’effacer complètement le motif).
Contrôlez régulièrement l’échelle de votre étude documentaire (pas la peine de prendre une règle : utilisez votre crayon pour comparer les mesures à main levée).
Préparer les premières couches de peinture

Maintenant que votre dessin est prêt, vous pouvez poser les premières couleurs. Surtout, pas de précipitation ! Détailler une étude documentaire est une affaire de patience.
- Préparez votre première couleur en mélangeant les gouaches sur la feuille prévue à cet effet. Votre pinceau ne doit pas contenir trop d’eau, ni trop peu, et être très transparente : en peinture, c’est ce que l’on appelle un « jus ». Essuyez un peu votre pinceau sur le torchon pour retirer le trop-plein d’eau, testez l’opacité et l’humidité sur la feuille de mélange, puis placez une première couche de peinture légère. Vous pouvez débuter par la couleur dominante de votre sujet.
- Recommencez avec une autre couleur. L’objectif est de vous retrouver avec une opacité de peinture à peu près similaire partout pour ne pas vous laisser influencer par les ombres, qui ne se placent que pendant les dernières étapes.
- Attention à l’humidité ! Avant de passer une deuxième couche à un endroit déjà peint, assurez-vous que la première a séché en touchant délicatement du bout du doigt. Votre surface risque de boulocher et vous perdrez des détails sur la zone.
- Trop d’eau sur la feuille ? Pas de panique ! Si une « flaque » se forme, prenez un pinceau propre et sec pour aspirer le trop-plein sur la zone.
- Continuez à « monter » la couleur progressivement, couche après couche, en augmentant légèrement l’opacité à chaque fois. Plus votre couleur sera nuancée, plus elle semblera réaliste : prenez donc votre temps.
- Vous avez une zone de blanc, un reflet lumineux ? Ne peignez pas ici et laissez le blanc du papier apparaître. Ce sera plus joli que de rajouter du blanc opaque à la fin.
Ajouter les ombres et les finitions de l'étude documentaire

Vous y êtes presque, félicitations ! Maintenant, voyons comment donner un peu de profondeur à votre illustration. Les ombres et les lumières se travaillent en dernier sur une étude documentaire.
Vous avez sans doute remarqué que dans les couleurs de gouache conseillées, vous trouvez du blanc opaque, mais pas de noir. Vous allez obtenir bien plus de profondeur pour les ombres avec ce que l’on appelle du gris coloré ! Ci-dessus, vous pouvez en distinguer dans le « blanc » de l’oeil. Voici comment l’obtenir :
- Faites un mélange d’ombre brûlée et de bleu cobalt à peu près à 50/50. Selon votre besoin, vous pouvez créer un ton chaud (plus d’ombre brûlée) ou froid (plus de cobalt). Votre jus doit être extrêmement transparent avant d’être appliqué, faites bien attention : il vaut mieux « monter » l’ombre progressivement plutôt que la rater en l’appliquant trop foncée !
- Vous pouvez mettre une couche de gris coloré sur une autre couche de couleur : elle s’y fondra à merveille.
- Si vous avez fait un trait un peu trop foncé ou trop net à votre goût, ajoutez un tout petit peu d’eau pour « flouter » légèrement la zone : même sèche, la gouache reste miscible à l’eau.
Si vous n’avez pas pu, ou réussi à conserver le blanc du papier pour vos réhauts et lumières, il vous reste cette option :
- L’ajout de blanc opaque en pâte. Placez quelques touches de peinture sans eau avec un pinceau très fin en tamponnant, uniquement sur quelques petits éclats. L’effet est plus beau sur une surface censée être mouillée, comme par exemple la peau brillante d’une grenouille.
Votre étude documentaire est terminée. Alors, qu’en pensez-vous ?
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