Graphisme : 10 erreurs de clients à éviter

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Karine wuillot

Graphiste et illustratrice à Chartres

Vous retravaillez votre communication et son graphisme et vous vous demandez comment bien vous y prendre ? Commençons par 10 erreurs communes rencontrées par les graphistes ou les agences de publicité chez les clients, et mes conseils pour les éviter.

 

1 / Faire appel à un graphiste sans consulter son portfolio

 

De nombreuses raisons peuvent motiver votre choix d’un graphiste en particulier : localisation, tarif, réputation… Mais l’une des plus importantes devrait être son portfolio ! Vous ne pourriez pas choisir un illustrateur sans avoir la moindre idée de son style de dessin, pas vrai ? En graphisme, c’est la même chose. Bien que l’on soit sur un métier très représenté, la polyvalence varie d’un professionnel à l’autre et chacun possède sa spécialité, ainsi qu’un style de prédilection, mélange de ses goûts, son histoire, ses références. (Des discussions existent sur la classification du graphisme en tant qu’art à proprement parler, plutôt que service aux entreprises pour ces raisons, mais c’est un autre débât).

Avant même de lui demander un devis, consultez le site du graphiste ou demandez son portfolio : ce que vous voyez vous convient-il ? Avez-vous vu des projets similaires à ceux que vous comptez demander ? Vous pourrez déjà faire un premier tri parmi les profils.

 

2 / Ne pas donner de brief

 

On confie fréquemment aux graphistes des projets sans aucune indication en leur disant “fais ce que tu veux, tu es le créatif !”. Au final, ces clients finissent souvent déçus du résultat… car ils s’aperçoivent qu’ils avaient bien une vision propre à eux du projet, totalement différente ! Pourquoi ?

Votre entreprise n’est pas qu’un nom : elle a ses valeurs, sa propre culture selon sa taille et son histoire, ses médias de prédilection et sa cible qui vont, ensemble, la définir. Vous la connaissez mieux que personne, mais votre graphiste, lui, va devoir apprendre à la connaître. S’il n’a pas ces informations dès le départ, il va devoir émettre des suppositions qui peuvent le conduire à se tromper… et risquer de vous emmener à côté de votre cible.

Le travail le plus “créatif” est finalement celui qui se fait lorsqu’un graphiste a une bonne connaissance de la structure avec laquelle il travaille, car il va pouvoir vous proposer autre chose que “ce qui se fait habituellement dans votre secteur” et saura mieux ce qu’il faudra faire pour vous démarquer. C’est pourquoi j’envoie des questionnaires à mes clients avant le début d’un projet !

 

3 / Oublier de préparer sa charte graphique

 

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C’est un fait, la création d’une charte graphique peut paraître onéreuse, parfois facultative aux yeux des TPE-PME. C’est peut-être la première fois que vous entendez ce mot et vous ne savez pas exactement de quoi il en retourne ? Une charte graphique est un document de référence qui apporte une cohérence dans tous les supports de communication qui seront produits grâce à des règles établies, décidées en fonction de votre cible (plus de détails dans cet article).

 

Admettons que vous faisiez appel à deux graphistes en même temps sans fournir de charte : c’est le risque assuré que les couleurs et les typographies partent dans tous les sens, avec à la clé un problème d’identification à l’entreprise par vos clients et le renvoi d’une image brouillonne ou d’un manque de sérieux. Cet impact inconscient est bien réel et peut faire très mal à l’entreprise !

 

Pour information : 90 % des internautes jugent un site par son graphisme, et un mauvais graphisme les fait fuir avant même la lecture du contenu. Pensez à votre charte graphique dès la création de votre logo : il s’agit de son tout premier élément.

 

4 / Ne pas prendre en compte les conseils de son graphiste

 

Un designer graphique n’est pas simplement un exécutant : il a connaissance des codes visuels utilisés dans tel ou tel domaine pour s’adresser à différentes cibles, et les travaille en permanence au fil de ses projets. Il n’est pas rare que les clients arrivent déjà avec un document quasi-complet ou déjà préparé graphiquement. (Ce qui est déjà bien, bien mieux que d’arriver sans aucun brief, rassurez-vous !)

 

Mais dans ce cas, il peut arriver que votre graphiste y apporte des modifications, voire vous recommande une toute autre piste. Dans ce cas, ne soyez pas vexé(e) : votre graphiste n’a pas pour objectif de critiquer, ni descendre votre travail, c’est un spécialiste qui est là pour vous expliquer ce qui fonctionne et ne fonctionne pas, afin de vous éviter de passer à côté de votre clientèle et garantir une image qui lui donnera confiance. Tolérez un peu de lâcher-prise sur certains points : vous aurez sans doute de bonnes surprises !

 

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5 / Donner une deadline trop courte… ou ne pas en donner du tout

 

Ne bâclez pas votre communication ! Prenez le temps qu’il faut pour la développer, écoutez les conseils que vos professionnels vous apportent, gardez-vous un peu de délai pour la retoucher si besoin. Ne prenez pas de risque, une com ratée et les jugements que les clients peuvent porter dessus ne pardonnent pas !

De même, pensez à établir un calendrier pour éviter les délais à rallonge. Des informations peuvent se perdre en cours de route, et vous ne serez plus prioritaire si votre graphiste accepte d’autres projets à défaut d’avancement ou de réponse de votre part. Si vous bloquez sur un point, demandez-lui conseil.

 

6 / Lancer un concours spéculatif en graphisme

 

Avant de commencer : qu’appelle-t-on travail spéculatif ?

Admettons que vous organisiez un festival, vous allez avoir besoin d’une affiche : en temps normal, vous faites appel à un graphiste pour la créer et le rémunérez pour son travail. Mais plutôt que de faire cela, vous organisez à la place un concours et demandez à 200 personnes de vous produire gratuitement des propositions pour votre affiche. Parmi ceux-là, vous en choisissez une que vous récompenserez avec des tickets pour l’évènement qui ne vous coûteront rien. Génial, n’est-ce pas ?

Le revers de la médaille : outre le fait que les résultats peuvent être inégaux selon les participants sollicités, ils tuent la profession à petits feux. Ils encouragent les jeunes graphistes, illustrateurs ou encore photographes un peu naïfs s’étant investis (études, charges, temps passé) à dévaluer leur travail.

Cette situation serait inacceptable dans la plupart des professions. Peut-on goûter un croissant avant de choisir de l’acheter dans une boulangerie ? Attendez-vous de voir les résultats sur votre musculature avant de décider de payer votre abonnement en salle de sport ?
De plus en plus de professionnels adhèrent à une charte éthique et les communautés réagissent fortement à ce type d’annonces. Proposer un concours spéculatif, c’est aussi courir le risque de s’exposer à un bad buzz… et de se retrouver blacklisté.

 

7 / Ne pas personnaliser sa communication

 

Faire appel à un photographe ou un illustrateur peut être envisageable lorsque les visuels des banques d’images ne vous conviennent pas ou lorsque votre recherche comporte des éléments trop précis. Ces professionnels sauront vous orienter sans fausse note et contribueront vous à distinguer, les visuels qu’ils créeront seront uniques et vous serez seul(e) autorisé(e) à vous en servir.

Attention : certains produits de banques d’image sont modifiables, mais pas tous, soyez vigilant(e) avec les droits d’auteur !
Surtout : n’achetez jamais votre logo sur une banque d’images ! Vous courez le risque de vous retrouver avec un visuel déjà utilisé dix ou vingt fois à l’identique… ou pire, déjà déposé dans votre pays. Et si l’entreprise ayant effectué le dépôt s’en rend compte, cela peut vous coûter cher.

 

8 / Utiliser une typographie sans licence

 

Une erreur qui ne concerne pas que les clients, loin de là ! Soyez vigilants avec les typographies en libre-service sur des sites comme Dafont. La plupart d’entre elles sont utilisables gratuitement pour usage personnel, mais les trois quarts ne le sont pas pour un usage commercial ou publicitaire (il s’agit d’une création soumise à droits d’auteur, au même titre qu’une photo ou une illustration). Il vous faudra acquérir une licence qui correspond au nombre de supports sur lesquels vous utiliserez la typographie.

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Sachez qu’il existe de nombreuses polices gratuites dans le domaine public. Mais si cela vous bride en terme de créativité, un graphiste peut également, au besoin, en produire une totalement unique pour votre logo.

 

9 / Oublier certaines mentions légales

 

En particulier sur vos flyers, soyez vigilants avec les mentions légales !
Vous connaissez sans doute la mention “ne pas jeter sur la voie publique” qui, omise, peut vous coûter 750 €. Mais saviez-vous qu’il est également obligatoire de faire figurer le nom et l’adresse de l’imprimeur ? Dans ce cas, l’amende passe à 3 750 €.
Il est également interdit de faire figurer des caractères noirs sur fond blanc : ceux-ci sont réservés à l’administration. D’autres mentions particulières s’appliquent dans le cas des produits alimentaires manufacturés et produits à base d’alcool.

Ne négligez pas non plus les mentions légales obligatoires de votre site web ! Leur absence est passible de 75 000 € d’amende et un an d’emprisonnement pour une personne physique, ou 375 000 € d’amende et interdiction d’exercer pour une personne morale. En cas de doute sur les mentions qui vous concernent, contactez votre graphiste.

 

10 / Ne pas protéger son nom et son logo

 

Vous avez trouvé LE nom parfait pour votre entreprise ? Pensez à bien vérifier sur la base de données de l’INPI qu’aucune autre structure ne l’utilise déjà en France (ou en Europe), dans votre secteur d’activité. La voie est libre ? Déposez rapidement votre nom, ainsi que votre logo pour les protéger.

Dans le cas du logo, ce n’est pas sa date de création réelle, mais bien celle du dépôt (INPI, enveloppe Soleau) qui fera foi en cas de litige. Autrement dit, si vous vous faites plagier votre logo mais que vous ne l’avez pas déposé avant votre concurrent, il sera très, très compliqué, voire impossible de vous défendre… Dans le cas du dépôt à l’INPI, le graphiste restera toujours auteur de sa création (il faudra d’ailleurs préciser son nom), et le commanditaire peut exploiter le logo (après achat des droits) pour une durée de 10 ans.

 

Karine Wuillot – Designer graphique et illustratrice à Chartres

Vous avez des questions ? Besoin de conseils ? N’hésitez pas à me contacter via mon formulaire. Je réponds également à vos interrogations dans l’espace commentaires.

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